Contrôler sans construire : l’illusion de la souveraineté ……

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Encore une fois, la répression précède la réflexion. Certes, le marché noir des devises pose un problème économique et de transparence, mais quelle alternative crédible est offerte aux citoyens algériens ? Une allocation touristique dérisoire, obtenue au prix d’un parcours kafkaïen, qui ne répond ni aux besoins réels ni aux aspirations légitimes d’une population enfermée dans un système archaïque de contrôle des changes.

En cédant aux injonctions du système financier international – ou plus précisément en s’alignant mécaniquement sur les normes dictées par le Big State américain – nous ne protégeons pas notre souveraineté, nous l’amputons. Derrière l’argument louable de la lutte contre le blanchiment d’argent et les trafics en tout genre, nous nous transformons en simples exécutants d’une architecture financière mondiale qui ne nous laisse que des marges de manœuvre illusoires. Le contrôle des changes et l’accès aux devises sont aujourd’hui les nouvelles frontières invisibles qui enferment les peuples. Ajoutons-y les restrictions de visas imposées par de nombreux États, et nous avons un dispositif de confinement silencieux qui vise, sous prétexte d’ordre et de régulation, à fixer les populations dans des économies exsangues, privées de mobilité et d’opportunités.

Où est la vision souveraine dans cette politique ? Où est l’ambition d’un État qui refuse d’être à la remorque des décisions d’autres puissances ? Un État stratège ne se contente pas de restreindre, il construit des alternatives. Il façonne un système monétaire et financier qui libère les énergies au lieu de les contraindre. Sans cela, nous nous condamnons à subir. Il est temps d’agir avec hauteur, et non par réflexe défensif.

Slim Othmani

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