Plaidoyer pour l’ouverture contrôlée de l’accès aux assurances santé internationales en Algérie

1. Contexte et justification ” Ce plaidoyer s’adresse principalement à ces Messieurs du Ministère des Finances, du Trésor Public et de l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR)“. Dans un monde de plus en plus ouvert et mobile, des milliers d’Algériens se rendent chaque année à l’étranger — en Tunisie, en Jordanie, en Turquie ou en France — pour recevoir des soins médicaux que le système national peine encore à offrir. Ces déplacements, souvent financés sur fonds personnels et hors de tout cadre réglementaire, traduisent un besoin réel et non couvert d’accès à des soins de qualité, ainsi qu’une carence de solutions d’assurance santé adaptées. Aujourd’hui, les produits disponibles sur le marché algérien se limitent essentiellement aux assurances voyage et assistance de courte durée, sans équivalent des couvertures internationales proposées par des acteurs tels que BUPA, Allianz Care, Cigna Global ou AXA Health. Cette situation prive les citoyens d’un outil de protection essentiel et expose de nombreuses familles à une fragilité financière extrême lorsqu’une maladie grave survient. 2. Proposition de mécanisme Nous plaidons pour que les compagnies d’assurance opérant en Algérie — seules ou en partenariat avec des assureurs internationaux agréés — puissent proposer des produits d’assurance santé internationale sous les conditions suivantes : 1. Souscription en dinars algériens, afin de respecter le cadre monétaire national ;2. Paiement des soins à l’étranger directement par l’assureur partenaire, sans transfert de fonds de la part de l’assuré ;3. Remboursement exclusif en Algérie, sur un compte en dinars ou en devises, sans virement direct vers l’étranger ;4. Supervision du mécanisme par le Trésor Public et l’UAR, via un compte technique en devises destiné à équilibrer les flux financiers ;5. Reporting trimestriel transparent des sorties et entrées de devises liées à ces opérations. 3. Impact macroéconomique et social attendu Le dispositif proposé ne constitue pas une fuite de devises, mais un mécanisme compensé :– Les primes payées en dinars renforcent la trésorerie locale ;– Les remboursements se font sur le territoire national ;– Les dépenses médicales à l’étranger sont mieux tracées et prévisibles. Exemple simple : 10 000 assurés payant chacun une prime annuelle de 500 000 DZD = 5 milliards DZD de cotisations locales. Même avec une sinistralité de 40 %, le coût en devises serait inférieur aux évacuations actuelles prises en charge par la CNAS, tout en améliorant la couverture santé des citoyens. 4. Alignement avec les politiques publiques • Allègement partiel de la charge de la CNAS pour les soins à l’étranger ;• Complémentarité public/privé dans la réforme du système de santé ;• Modernisation du secteur des assurances, en cohérence avec la stratégie nationale de digitalisation et de transparence ;• Compatibilité avec le modèle Takaful, pour des produits conformes aux valeurs culturelles et religieuses. 5. Réponses aux objections prévisibles Risque de fuite de devises : Les flux sont contrôlés et compensés en dinars ; supervision conjointe Trésor–UAR ; reporting trimestriel. Inégalité d’accès : Produits modulaires adaptés à différents niveaux de revenus ; complémentarité avec le système public. Complexité de gestion : Partenariats avec des assureurs expérimentés ; cadre réglementaire clair et supervision financière. Impact sur la CNAS : Allègement des charges de soins à l’étranger ; optimisation de la dépense publique. 6. Recommandations 1. Constitution d’un groupe de travail réunissant le Ministère des Finances, le Trésor, l’UAR, la CNAS et la Banque d’Algérie pour cadrer le dispositif.2. Phase pilote de 12 mois avec un ou deux opérateurs agréés.3. Intégration du cadre juridique dans la prochaine Loi de Finances complémentaire ou via amendement du Code des Assurances.4. Mise en place d’un portail digital de suivi pour garantir la transparence et la traçabilité des opérations. 7. Conclusion L’ouverture encadrée des assurances santé internationales ne menace ni la souveraineté économique ni l’équilibre des comptes extérieurs. Elle représente au contraire un acte de confiance envers les citoyens, un outil de modernisation du secteur financier, et un levier concret de justice sociale et de santé publique. Permettre à chaque Algérien de souscrire, en dinars, à une couverture santé internationale, c’est investir dans le bien-être, la dignité et la stabilité sociale. C’est aussi reconnaître que la santé n’est pas une dépense : c’est un capital national.

Boule d’attelage : un dispositif utile devenu un risque collectif ?

Depuis quelques années, on observe en Algérie une véritable prolifération des dispositifs de remorquage fixés à l’arrière des véhicules. Pourtant, le nombre de remorques en circulation dans le pays ne semble pas justifier une telle omniprésence. Il y a donc matière à s’interroger : s’agit-il d’un effet de mode, d’un simple réflexe de protection du pare-chocs arrière, ou d’un usage détourné devenu une habitude collective ? Si, comme beaucoup le pensent, ces boules d’attelage sont installées avant tout pour “protéger” les véhicules en stationnement contre les chocs urbains, alors nous faisons face à une dérive silencieuse, qui mériterait toute l’attention des assureurs et des pouvoirs publics. Car un dispositif conçu pour tracter une remorque devient, lorsqu’il est laissé en permanence, un élément saillant et potentiellement dangereux pour les autres usagers — notamment en cas de collision arrière. Les compagnies d’assurances devraient s’y intéresser de près. D’un point de vue strictement juridique, l’usage permanent d’un tel accessoire pourrait constituer une modification du véhicule non conforme à son homologation d’origine. En cas d’accident, elles seraient alors fondées à refuser l’indemnisation de l’assuré, estimant que la présence d’un dispositif non retiré après usage aggrave le risque. Quant aux services de police, ils devraient constater l’ampleur du phénomène. Des milliers de véhicules circulent aujourd’hui avec une boule d’attelage sans remorque, souvent par simple habitude, parfois par ignorance. Cette banalisation pose un vrai problème de sécurité routière et de responsabilité civile.Ce n’est pas seulement une question d’esthétique ou de confort ; c’est une question de bon sens collectif. Un dispositif conçu pour tracter ne devrait pas devenir une arme passive dans le trafic urbain. Il serait donc souhaitable que les autorités compétentes, en concertation avec les compagnies d’assurance, établissent des règles claires : obligation de retrait du dispositif hors usage, pénalités en cas de non-respect, et campagnes de sensibilisation sur les risques encourus. Avant que cette pratique ne s’enracine durablement dans la normalité de notre paysage automobile, il est urgent d’en débattre et d’y mettre un cadre. Car derrière ce petit accessoire métallique se cache, une fois encore, une grande question de responsabilité partagée. Slim Othmani, Octobre 2025

Appel aux présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed : que la voie du train devienne celle de la raison

Messieurs les Présidents, La réouverture de la ligne ferroviaire entre l’Algérie et la Tunisie, reliant Annaba à Tunis, a suscité joie et espoir. Après tant d’années de silence, voir nos deux peuples reliés à nouveau par le rail est un geste fort, porteur de sens. Mais un symbole ne suffit pas. Dix heures pour parcourir à peine 300 kilomètres ne peuvent être une fin en soi : elles rappellent davantage le XIXᵉ siècle que le XXIᵉ que nous voulons bâtir ensemble. Oui, cette liaison est utile. Oui, elle répond à une attente réelle. Mais elle aurait pu — et peut encore — incarner une autre ambition : celle d’un corridor moderne, fluide, sécurisé et rapide, reliant nos économies, nos étudiants, nos artistes, nos familles. Un trait d’union vivant entre deux nations sœurs, et non un simple ruban inaugural. Messieurs les Présidents,Nous vous appelons à faire de cette voie ferrée un levier de coopération exemplaire. Un projet structurant capable de relier le rêve maghrébin à la réalité contemporaine. À oser la modernisation de nos infrastructures, la mise à niveau de nos réseaux, et à bâtir ensemble un modèle de connectivité régionale digne de nos peuples. Mais il y a urgence. Urgence à agir avant que l’état actuel de cette infrastructure ne finisse par s’installer dans la normalité, et que la lenteur ne devienne, une fois encore, une habitude nationale. Urgence à rompre avec la complaisance technique qui finit par éteindre les élans politiques. Le temps joue contre nous : chaque jour qui passe sans modernisation condamne nos ambitions à rester sur le quai. Dans un texte que j’ai publié il y a quelque temps, intitulé « Fraternité entravée – Appel à l’union et à l’ouverture entre l’Algérie et la Tunisie », j’invitais déjà à dépasser les gestes symboliques pour entrer dans l’action durable. Ce train pourrait être le premier acte de cette volonté retrouvée, si nous choisissons le cap du bon sens plutôt que celui du populisme. La fraternité algéro-tunisienne ne doit plus se contenter d’émotions partagées : elle doit se traduire par des projets concrets, ambitieux et sincères.Que la voie du train devienne enfin celle de la raison, du progrès et de la confiance retrouvée entre nos deux peuples. Slim Othmani, Octobre 2025

L’archéo-œuf ou la mémoire de l’univers

J’écris ces lignes après avoir parcouru “la Vie à portée de main” de Christophe Galfard aux éditions Albin Michel, une lecture passionnante que je recommande à tout lecteur curieux de sonder les mystères du vivant. Ce livre m’a bouleversé, au point de transformer ma manière de voir le monde. Bien sûr, il serait trop facile de dresser la longue liste de tous les prix Nobel qui, au fil du temps, ont contribué à éclairer ce labyrinthe biologique. Mais je préfère convoquer d’abord le premier d’entre eux : Aristote, avec ses intuitions fulgurantes, parfois justes, parfois aveugles, mais toujours fondatrices. Et puis une autre référence, plus intime, plus spirituelle : selon le Coran (23:12), Dieu créa l’homme à partir d’argile. Archée ou eucaryote, il semblerait que la boue, la glaise, la matière la plus humble, ait été le terreau propice à l’éclosion de la vie. Cette image suffit, sans autres détails techniques, à donner le vertige. Il y a des jours où la Terre ressemble à un vieux théâtre. Les continents sont les planches, les océans les rideaux, et dans les coulisses se cachent deux microorganismes qui se disputent la paternité du vivant. Archées contre eucaryotes. Qui est le premier acteur ? Qui tient le script ? Nous, simples spectateurs devenus personnages, sommes-nous des archées ayant appris à se maquiller en eucaryotes sophistiqués ? Ou juste des eucaryotes évolués, condamnés à rejouer la même scène : naître, se multiplier, mourir ? Je me surprends à tourner en rond dans ce décor, comme un enfant qui cherche la sortie d’un labyrinthe. D’où venons-nous vraiment ? Du vivant ou du non-vivant ? Et si l’univers n’était qu’un immense archéo-œuf, où la cellule attend qu’on lui souffle son premier code, son premier ADN ? La cellule, ce paradoxe en marche : elle a besoin d’ADN pour synthétiser des protéines, mais les protéines sont nécessaires pour lire et copier l’ADN. Qui, de la poule ou de l’œuf ? Qui, du code ou de la machine ? Et puis il y a l’ARN, ce messager rebelle, magicien multitâches, qui sait tout faire : transporter, transformer, traduire, parfois même catalyser. C’est comme si l’univers avait glissé dans ce petit ruban une clé pour se souvenir de son propre mystère. Mais plus je l’observe, plus je sens l’abîme s’ouvrir. À force de vouloir comprendre, je ne vois plus le monde comme avant. Les arbres, les pierres, les rivières, tout me renvoie à cette mécanique prodigieuse. Et je ne peux pas m’empêcher de penser, subrepticement, à une force supérieure. Pas celle des dogmes, mais celle d’une intention ou d’un hasard tellement bien réglé qu’il ressemble à une écriture. Alors je me demande : est-ce moi qui cherche un auteur à tout prix ? Ou y en a-t-il vraiment un, tapi dans les interstices du réel ? Cette prise de conscience m’a d’abord grisé. Maintenant elle m’écrase. Je suis submergé par ces questions, comme si un océan de savoir m’avait happé et que je regrettais presque mes anciennes naïvetés. Peut-être qu’il y avait une douceur à ne pas savoir. Peut-être qu’il y avait une innocence dans l’ignorance. Mais je suis passé de l’autre côté, et il n’y a pas de retour. Alors j’écris. Pour me vider. Pour faire exister ce vertige. Peut-être que ce texte est mon archéo-œuf à moi, un embryon de sens dans un cosmos trop vaste. Peut-être que c’est juste un cri, ou une prière silencieuse. Mais c’est aussi un aveu : je ne sais pas. Et dans ce « je ne sais pas » se cache, peut-être, la seule vérité universelle.

Plaidoyer pour une réforme urgente de la filière oléicole en Algérie

Introduction Ayant baigné depuis mon enfance dans l’univers de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie, j’ai toujours développé une intuition naturelle pour ces deux domaines. Ma vie d’industriel m’a confronté à toutes les problématiques de la chaîne de valeur : fixation des prix, approvisionnements, fiscalité, cadre réglementaire. Lorsqu’un ami proche m’a sollicité pour l’accompagner dans sa réflexion autour de la problématique de la facturation des achats d’olives, j’ai accepté sans hésiter. J’ai alors rencontré différents acteurs de la filière oléicole et découvert, avec une certaine stupeur, un véritable foutoir administratif : absence de cadre, négligence chronique, pratiques tolérées mais juridiquement fragiles. Cette situation expose non seulement les producteurs et transformateurs, mais aussi toute la filière, à un risque d’effondrement si rien n’est entrepris. C’est de ce constat qu’est née la nécessité de ce plaidoyer. 1. Un secteur stratégique mal outillé L’Algérie a placé l’agriculture au rang des priorités nationales, avec un double objectif : souveraineté et sécurité alimentaire. Dans ce cadre, l’oléiculture occupe une place centrale : notre pays nourrit l’ambition légitime de devenir un leader mondial de l’huile d’olive, produit identitaire, exportable et porteur de valeur ajoutée. Pourtant, la chaîne de valeur est minée dès son premier maillon. Les producteurs d’olives, faute de cadre légal adapté, n’ont aucun moyen conforme de céder leur récolte. Pas de factures, pas de TVA, pas de traçabilité. Ils se voient contraints de vendre à des transformateurs qui, de leur côté, prennent le risque d’acheter sur la base de simples bons de livraison dépourvus de toute valeur juridique. 2. Une distorsion qui contamine toute la chaîne Cette faille initiale a des conséquences en cascade : Même les rares opérateurs qui ont intégré verticalement la filière — en cultivant eux-mêmes les olives sur des domaines qu’ils exploitent et en transformant ensuite cette production en huile — ne sont pas épargnés. Sur le plan agricole, ce modèle semble logique. Mais sur le plan fiscal, il demeure border-line : comment valoriser les olives issues de leur propre exploitation ? Comment appliquer la TVA entre intrants agricoles exonérés et produits transformés assujettis ? L’administration tolère ces montages, mais sans cadre clair. 3. Traçabilité : une condition vitale de sécurité alimentaire et d’exportation Dans une logique de sécurité alimentaire, la traçabilité ne peut se limiter à une plateforme numérique. Elle doit aussi garantir : Sans traçabilité complète — physique, documentaire et numérique — l’huile d’olive algérienne restera marginalisée sur les marchés mondiaux, incapable d’intégrer les circuits premium qui font la réputation et la rentabilité des producteurs espagnols, italiens, tunisiens ou turcs. 4. Conditionnement : le maillon visible et fragile de la filière Un autre paradoxe saute aux yeux : Or, ces standards ont un coût. Bouteilles, bouchons, étiquettes, certifications, logistique spécialisée : tout cela pèse lourdement sur les marges. Sans soutien fiscal ciblé et sans mécanismes incitatifs, nos producteurs ne peuvent pas être compétitifs, ni sur le marché national face aux huiles vendues en vrac, ni sur le marché international face aux pays déjà installés. 5. Des solutions existent ailleurs La Chine, confrontée à une situation similaire dans certaines filières agricoles, a su créer un cadre adapté en légalisant la transaction de produits agricoles bruts et en accompagnant le conditionnement : Ces mécanismes ont permis l’émergence d’industries agroalimentaires compétitives, capables de rivaliser sur les marchés mondiaux. 6. Ce que l’Algérie doit engager sans tarder Conclusion Sans réforme du premier maillon, la souveraineté et la sécurité alimentaires resteront un slogan creux. L’huile d’olive algérienne peut devenir un fleuron de notre agriculture et un vecteur d’influence économique et culturelle à l’international. Mais pour cela, il faut oser corriger l’absurde : donner un cadre légal clair aux transactions agricoles, instaurer une traçabilité totale et soutenir un conditionnement digne d’un produit premium. Car sans traçabilité et sans conditionnement aux normes, l’exportation de notre huile d’olive ne sera jamais qu’une activité marginale, indigne des ambitions que l’Algérie nourrit pour sa filière oléicole. Annexe comparative rapide Pays Traçabilité Conditionnement Soutien public Position export Espagne Totale (certifications AOP/IGP, traçabilité numérique et documentaire) Haut de gamme (verre sombre, normes strictes UE) Aides PAC + soutien export 1er exportateur mondial Italie Totale + valorisation des terroirs Packaging premium, storytelling marketing Forte intégration avec labels régionaux 2e exportateur mondial Tunisie Certification obligatoire pour l’export, traçabilité contrôlée Soutien logistique et packaging subventionné Politiques fiscales incitatives 3e exportateur mondial Turquie Traçabilité renforcée depuis 2010, forte numérisation Investissements massifs en packaging moderne Soutien fiscal + marketing export Entrée dans le top 5 mondial Algérie Traçabilité quasi absente, facturation agricole inexistante Conditionnement souvent artisanal ou inadapté Aides quasi inexistantes Export marginal, volumes anecdotiques

Plaidoyer pour une clarification des catégories du registre du commerce appliquées aux start-up

Depuis plusieurs années, l’Algérie affiche son ambition de bâtir un écosystème favorable aux start-up et à l’innovation. Pourtant, la réglementation en vigueur en matière de registre du commerce freine, voire bloque, cette ambition.En effet, les start-up sont actuellement classées dans la catégorie 6 du registre du commerce, censée couvrir les activités innovantes. Or, ces entreprises ne peuvent fonctionner sans avoir recours à l’importation d’équipements spécifiques, de logiciels ou de licences, indispensables à leur développement. Ces opérations d’import relèvent des catégories 1 et 4, réservées respectivement à l’importation de biens destinés à la revente en l’état et aux activités de distribution de gros. Cette codification cloisonnée a créé un véritable nœud réglementaire : L’incohérence est flagrante : d’un côté, l’État promeut un discours volontariste en faveur des start-up ; de l’autre, la réglementation les enferme dans une catégorie qui ne leur permet pas de fonctionner normalement. Concrètement je propose : L’innovation ne peut prospérer dans un carcan bureaucratique. Si nous voulons que les start-up algériennes soient un véritable levier de diversification économique et un vecteur d’emplois, nous devons lever sans délai ce verrou réglementaire. Slim Othmani, Septembre 2025

Produits « indispensables » et « non indispensables » : une rhétorique dangereuse pour l’économie Algérienne

Produits « indispensables » et « non indispensables » : une rhétorique dangereuse pour l’économie Algérienne Quand l’arbitraire devient politique économique. En effet, depuis des années, les responsables politiques en Algérie recourent à une distinction aussi séduisante qu’illusoire : celle des « produits indispensables » et des « produits non indispensables ». Elle leur sert à justifier des vagues successives de restrictions à l’importation, présentées comme des mesures de protection de la souveraineté et de rationalisation des devises. Pourtant, derrière cette rhétorique rassurante, un problème majeur surgit : aucun texte normatif ne définit clairement ce qui relève de l’indispensable ou du superflu. Ce vide juridique laisse toute latitude à l’administration, ouvrant la porte aux décisions arbitraires, aux passe-droits et à la corruption. La question est donc moins sémantique qu’économique et politique : peut-on vraiment bâtir une stratégie industrielle en classant les produits à coups de circulaires ministérielles ? Une logique contre-productive. Certes, à première vue, l’argument de la restriction séduit : protéger la devise nationale, encourager la production locale, freiner la consommation jugée excessive. Mais l’expérience algérienne montre que cette logique aboutit à l’effet inverse. La Turquie, un contre-exemple éclairant : Contrairement à l’Algérie, la Turquie a adopté une démarche diamétralement opposée. Elle n’a pas cherché à bannir les importations mais à les utiliser comme tremplin de transformation productive. La leçon est claire : c’est l’absence de stratégie industrielle cohérente qui condamne une économie à dépendre des importations, pas leur volume brut. En se focalisant sur une distinction arbitraire entre indispensable et superflu, l’Algérie s’interdit la dynamique d’apprentissage et de montée en gamme qu’a su enclencher la Turquie. Les angles morts de l’approche algérienne : En réalité, la distinction « indispensable/non indispensable » masque des faiblesses plus profondes : Pour une alternative constructive : Sortir de l’arbitraire suppose un changement de paradigme. Conclusion : il y a urgence à changer de logiciel La distinction entre produits « indispensables » et « non indispensables » n’est pas un instrument économique rationnel mais un outil politique commode. Elle fragilise les entreprises, détruit des emplois et isole davantage le pays. À l’inverse, le cas turc montre que la dépendance initiale aux importations peut devenir une opportunité de montée en gamme et de souveraineté technologique, à condition d’une stratégie claire et cohérente. Pour l’Algérie, il est temps de remplacer la logique de restriction par une logique de compétitivité et d’intégration intelligente aux flux mondiaux. Autrement dit : cesser de décider arbitrairement ce qui est indispensable et bâtir enfin ce qui l’est réellement — un projet industriel et économique pour le XXIᵉ siècle.

Substitution aux importations illusoire et poupées russes bureaucratiques

Une mesure censée rationaliser… ? Depuis quelques semaines, les entreprises industrielles algériennes ainsi que les entreprises de service, sont soumises à une nouvelle règle; celle de l’obligation de créer une société importatrice distincte, pour acquérir leurs intrants (matières premières, pièces de rechange, équipements spécifiques, couts de licences et services). Le ministère du Commerce justifie cette réforme par la nécessité de rationaliser les achats en devises, de mieux suivre les flux d’importation et d’encourager la production nationale dans une logique de substitution aux importations. … malheureusement, elle produit l’effet inverse. En réalité, cette mesure introduit un triple déséquilibre : Le paradoxe de la substitution aux importations… Le discours officiel prétend stimuler la production nationale d’intrants. Or, une telle politique ne peut réussir qu’avec des incitations réelles à l’investissement, des infrastructures fiables et une stabilité réglementaire. Ici, la mesure produit l’effet inverse : Conséquences pour l’économie nationale. À terme, ce dispositif génère : Conclusion … ! En prétendant rationaliser et substituer, l’État introduit une distorsion inflationniste et bureaucratique qui mine à la fois la compétitivité et la souveraineté industrielle. La substitution aux importations ne peut être le fruit d’une contrainte administrative, mais d’une stratégie industrielle cohérente, bâtie sur l’investissement, l’innovation et la stabilité. Faute de quoi, la politique actuelle n’est qu’une illusion coûteuse. Slim Othmani, Septembre 2025

Le boycott blesse d’abord les Franchisés et leurs Employés

Quand les multinationales prennent parti, ce sont leurs partenaires locaux qui paient l’addition, une injustice flagrante Depuis que certaines multinationales ont choisi d’afficher leur soutien à Israël, les appels au boycott se multiplient à travers le monde. Mais derrière les slogans et les hashtags, une vérité dérangeante se cache : ce ne sont pas les sièges mondiaux qui s’effondrent sous le poids de ces campagnes, ce sont les franchisés locaux. Ceux qui investissent leurs économies, qui embauchent du personnel, qui paient leurs impôts, qui s’ancrent dans le tissu social. Le boycott frappe leurs caisses, vide leurs boutiques, et envoie leurs salariés au chômage. Cet article vient compléter mon précédent texte publié sur Slim-Notes : « Quand les multinationales s’engagent en guerre sans mandat : une rupture de gouvernance majeure ». Dans ce premier volet, j’expliquais comment les multinationales franchissaient une ligne rouge en s’érigeant en acteurs diplomatiques. Ici, je vais plus loin, en alertant directement les franchisés : ce sont eux, et leurs employés, qui paient le prix de ces décisions unilatérales. Le paradoxe du boycott Le boycott est pensé comme une arme citoyenne pour sanctionner une multinationale. Mais dans les faits, il produit un effet pervers : Autrement dit, le boycott punit d’abord les innocents : les franchisés et leurs employés. Une rupture de gouvernance La racine du problème est ailleurs : quand une multinationale décide de s’engager dans un conflit, elle engage de facto tout son réseau. Elle entraîne ses franchisés dans une guerre diplomatique qu’ils n’ont pas choisie. C’est une rupture de gouvernance majeure. La franchise repose sur un équilibre clair : Quand le franchiseur détourne cet équilibre pour servir un agenda politique, il trahit le partenariat et transforme la franchise en dépendance. Les franchisés ont des droits Ce déséquilibre n’est pas qu’une question morale, il est aussi juridiquement contestable. Dans plusieurs pays, les tribunaux ont rappelé que : Des précédents existent : Urgence pour les franchisés : agir maintenant Le cas actuel du soutien à Israël est une alerte rouge. Dans plusieurs pays, des enseignes mondialement connues enregistrent des baisses de fréquentation allant jusqu’à 70 %. Les franchisés locaux ferment, licencient, s’endettent. Et les sièges ? Ils restent muets. Face à cette urgence, les franchisés doivent agir : Communiquer pour ne pas subir deux fois Les franchisés qui décident de s’opposer à leur franchiseur ne doivent pas rester silencieux. Une campagne de communication est un outil puissant pour reprendre la main sur l’opinion publique. Une telle communication — qu’elle prenne la forme de communiqués de presse, d’affiches en magasin ou de campagnes sur les réseaux sociaux — permet de montrer que les franchisés ne sont pas complices des choix politiques de leurs franchiseurs. Ils deviennent au contraire des acteurs responsables, transparents et courageux. Conclusion : défendre les innocents La franchise n’est pas une soumission. C’est un partenariat. Quand une multinationale trahit cet équilibre en imposant à ses franchisés les conséquences de ses choix politiques, elle met en danger des milliers de familles, d’emplois et de petites entreprises. Il est temps de le dire haut et fort : le boycott blesse d’abord les franchisés et leurs employés. Et si les multinationales persistent à jouer aux diplomates sans mandat, alors les franchisés ont le droit – et même le devoir – de se protéger : en réclamant neutralité, transparence, compensation… en communiquant publiquement… et, si nécessaire, en rompant leurs accords. Slim Othmani, septembre 2025 المقاطعة تضر أولاً بالفرنشايزيين وموظفيهم عندما تنخرط الشركات المتعددة الجنسيات في مواقف سياسية، فإن شركاءها المحليين هم من يدفع الثمن ظلم صارخ منذ أن قررت بعض الشركات المتعددة الجنسيات إعلان دعمها لإسرائيل، تكاثرت دعوات المقاطعة في مختلف أنحاء العالم. لكن خلف الشعارات والهاشتاغات تختبئ حقيقة مزعجة: الذين يتأثرون أولاً ليسوا المقرات العالمية ولا المساهمين الكبار، بل أصحاب حق الامتياز المحليون (الفرنشايزيون). أولئك الذين استثمروا مدخراتهم، وظّفوا عمالاً، دفعوا الضرائب، وارتبطوا بالنسيج الاجتماعي. المقاطعة تضرب مداخيلهم، تُفرغ محلاتهم، وتدفع موظفيهم إلى البطالة. هذا المقال يأتي مكملاً لمقالي السابق المنشور على Slim-Notes: «عندما تنخرط الشركات المتعددة الجنسيات في الحروب دون تفويض: خرق جسيم لقواعد الحوكمة». ففي ذلك المقال شرحت كيف أن هذه الشركات تتجاوز خطاً أحمر عندما تتحول إلى فاعل دبلوماسي. أما هنا، فأنا أتوجه مباشرة إلى أصحاب الامتياز: أنتم وموظفوكم من يدفع الثمن أولاً. مفارقة المقاطعة المقاطعة يُنظر إليها كسلاح مواطن لمعاقبة الشركات الكبرى. لكنها في الواقع تُنتج أثراً عكسياً: بمعنى آخر: المقاطعة تعاقب الأبرياء أولاً، أي الفرنشايزيين وموظفيهم. خرق في الحوكمة المشكلة الأساسية أن الشركة الأم عندما تتخذ قراراً سياسياً أو دبلوماسياً، فإنها تجر معها كل شبكة الامتياز. إنها تُدخل شركاءها المحليين في حرب لم يختاروها. وهذا يُمثل خرقاً جسيماً في الحوكمة. فالامتياز يقوم على توازن واضح: لكن عندما تحوّل الشركة هذا التوازن لخدمة أجندة سياسية، فإنها تخون الشراكة وتحول الامتياز إلى تبعية. للفرنشايزيين حقوق هذا الاختلال ليس أخلاقياً فقط، بل يمكن الطعن فيه قانونياً أيضاً. ففي عدة دول، ذكّرت المحاكم بأن: أمثلة سابقة: الاستعجال: التحرك الآن القضية الحالية المتمثلة في دعم إسرائيل هي إنذار أحمر. في عدة دول، تشهد العلامات التجارية العالمية تراجعاً يصل إلى 70٪ في المبيعات. محلات تُغلق، موظفون يُسرَّحون، ديون تتراكم. أما المقرات العالمية؟ فتبقى صامتة. لذلك يجب على أصحاب الامتياز التحرك فوراً: لا للمقاطعة مرتين: ضرورة التواصل من يقرر من أصحاب الامتياز مواجهة الشركة الأم لا يجب أن يكتفي بالمسار القضائي. عليه أيضاً أن يخوض حملة تواصلية واضحة. هكذا يتحول الفرنشايزي من ضحية صامتة إلى فاعل مسؤول يملك صوته وصورته أمام الرأي العام. الخلاصة: الدفاع عن الأبرياء الامتياز ليس تبعية، بل شراكة. وعندما تخون الشركة الأم هذا التوازن وتفرض على شركائها المحليين نتائج قراراتها السياسية، فإنها تعرض آلاف الأسر والوظائف والمؤسسات الصغيرة للخطر. لقد حان الوقت لنقولها بوضوح: المقاطعة تضر أولاً بالفرنشايزيين وموظفيهم. وإذا استمرت الشركات المتعددة الجنسيات في لعب دور الدبلوماسيين دون تفويض، فإن على أصحاب الامتياز الحق – بل الواجب – أن يحموا أنفسهم: بالمطالبة بالحياد، بالشفافية، بالتعويض… وبالتواصل العلني… وإن لزم الأمر، بفسخ العقود. 🏷️ Étiquette de co-création Texte final : co-rédigé entre Humain (Slim) et IA (ChatGPT). Répartition des contributions Critère Humain (H) IA (A) Idée & angle (intérêt intellectuel) 80 % 20 % Recherche documentaire 30 % 70 % Structuration 50 % 50

Sionisme, Salafisme : les deux faces d’une même perversion

Le sionisme est au judaïsme ce que le salafisme est à l’islam : deux doctrines en miroir inversé. Le premier, projet politique né en Europe, s’est paré d’un vernis religieux pour légitimer une conquête territoriale. Le second, courant religieux rigoriste, s’est transformé en programme politique pour imposer une vision totalitaire du pouvoir. Tous deux brouillent volontairement la frontière entre foi et politique, et dans ce brouillage se fabriquent les justifications de l’intolérance et de la violence. Ce qui intrigue aujourd’hui, c’est la convergence inattendue entre ces deux univers que tout semble opposer. Car chacun sait désormais que des mouvements salafistes comme Jabhat al-Nusra, Hay’at Tahrir al-Sham ou Ahrar al-Sham ont bénéficié, directement ou indirectement, de soutiens extérieurs. Les e-mails d’Hillary Clinton évoquant le rôle de l’Arabie saoudite et du Qatar dans le financement de Daech ont confirmé l’existence de réseaux opaques de parrainage. Plus récemment, c’est Abou Mohammed al-Joulani, ex-émir d’al-Nusra et aujourd’hui chef de HTS, qui se retrouve sur les radars occidentaux : interlocuteur potentiel, malgré son passé terroriste, pour gérer un terrain syrien fragmenté. Israël et les États-Unis, dans ce contexte, ont souvent privilégié une logique de court terme : affaiblir Assad, contenir l’Iran, diviser encore davantage les forces arabes, quitte à s’accommoder de ces groupes. On appelle cela « choisir le moindre mal », mais c’est en réalité pactiser avec une force qui, tôt ou tard, se retourne contre celui qui croit la manipuler. L’Afghanistan avait déjà montré le prix de ces jeux dangereux : armer les moudjahidines contre Moscou, puis récolter Al-Qaïda et le 11 septembre. Ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve aujourd’hui cette même mécanique : d’un côté, un sionisme qui sacralise l’occupation et la domination ; de l’autre, un salafisme qui absolutise la foi pour transformer le religieux en tyrannie. Entre les deux, des puissances occidentales qui instrumentalisent et réarrangent les alliances selon leurs besoins. Résultat : des peuples pris en otage, des États détruits, et une région condamnée à la guerre permanente. La question n’est pas de savoir si le sionisme et le salafisme sont comparables comme doctrines — ils sont très différents par leur origine et leur histoire. Mais bien de constater qu’ils convergent dans leur usage du religieux comme arme politique, et dans leur capacité à générer des alliances improbables mais dévastatrices. Jusqu’à quand les sociétés arabes et musulmanes accepteront-elles d’être réduites à ce rôle de terrain d’expérimentation cynique, où l’on importe le désordre pour mieux gouverner, et où chaque sortie de crise n’est qu’une nouvelle entrée dans le chaos ? Slim Othmani, août 2025 La version finale de ce texte est le fruit d’une co-rédaction entre Slim Othmani (Humain) et GPT-5 (IA). La répartition approximative des contributions est la suivante : Total global : H 52 % / IA 48 % Langue originale : français. Pas de traduction à ce stade.