Appel aux présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed : que la voie du train devienne celle de la raison

Messieurs les Présidents, La réouverture de la ligne ferroviaire entre l’Algérie et la Tunisie, reliant Annaba à Tunis, a suscité joie et espoir. Après tant d’années de silence, voir nos deux peuples reliés à nouveau par le rail est un geste fort, porteur de sens. Mais un symbole ne suffit pas. Dix heures pour parcourir à peine 300 kilomètres ne peuvent être une fin en soi : elles rappellent davantage le XIXᵉ siècle que le XXIᵉ que nous voulons bâtir ensemble. Oui, cette liaison est utile. Oui, elle répond à une attente réelle. Mais elle aurait pu — et peut encore — incarner une autre ambition : celle d’un corridor moderne, fluide, sécurisé et rapide, reliant nos économies, nos étudiants, nos artistes, nos familles. Un trait d’union vivant entre deux nations sœurs, et non un simple ruban inaugural. Messieurs les Présidents,Nous vous appelons à faire de cette voie ferrée un levier de coopération exemplaire. Un projet structurant capable de relier le rêve maghrébin à la réalité contemporaine. À oser la modernisation de nos infrastructures, la mise à niveau de nos réseaux, et à bâtir ensemble un modèle de connectivité régionale digne de nos peuples. Mais il y a urgence. Urgence à agir avant que l’état actuel de cette infrastructure ne finisse par s’installer dans la normalité, et que la lenteur ne devienne, une fois encore, une habitude nationale. Urgence à rompre avec la complaisance technique qui finit par éteindre les élans politiques. Le temps joue contre nous : chaque jour qui passe sans modernisation condamne nos ambitions à rester sur le quai. Dans un texte que j’ai publié il y a quelque temps, intitulé « Fraternité entravée – Appel à l’union et à l’ouverture entre l’Algérie et la Tunisie », j’invitais déjà à dépasser les gestes symboliques pour entrer dans l’action durable. Ce train pourrait être le premier acte de cette volonté retrouvée, si nous choisissons le cap du bon sens plutôt que celui du populisme. La fraternité algéro-tunisienne ne doit plus se contenter d’émotions partagées : elle doit se traduire par des projets concrets, ambitieux et sincères.Que la voie du train devienne enfin celle de la raison, du progrès et de la confiance retrouvée entre nos deux peuples. Slim Othmani, Octobre 2025

Le boycott blesse d’abord les Franchisés et leurs Employés

Quand les multinationales prennent parti, ce sont leurs partenaires locaux qui paient l’addition, une injustice flagrante Depuis que certaines multinationales ont choisi d’afficher leur soutien à Israël, les appels au boycott se multiplient à travers le monde. Mais derrière les slogans et les hashtags, une vérité dérangeante se cache : ce ne sont pas les sièges mondiaux qui s’effondrent sous le poids de ces campagnes, ce sont les franchisés locaux. Ceux qui investissent leurs économies, qui embauchent du personnel, qui paient leurs impôts, qui s’ancrent dans le tissu social. Le boycott frappe leurs caisses, vide leurs boutiques, et envoie leurs salariés au chômage. Cet article vient compléter mon précédent texte publié sur Slim-Notes : « Quand les multinationales s’engagent en guerre sans mandat : une rupture de gouvernance majeure ». Dans ce premier volet, j’expliquais comment les multinationales franchissaient une ligne rouge en s’érigeant en acteurs diplomatiques. Ici, je vais plus loin, en alertant directement les franchisés : ce sont eux, et leurs employés, qui paient le prix de ces décisions unilatérales. Le paradoxe du boycott Le boycott est pensé comme une arme citoyenne pour sanctionner une multinationale. Mais dans les faits, il produit un effet pervers : Autrement dit, le boycott punit d’abord les innocents : les franchisés et leurs employés. Une rupture de gouvernance La racine du problème est ailleurs : quand une multinationale décide de s’engager dans un conflit, elle engage de facto tout son réseau. Elle entraîne ses franchisés dans une guerre diplomatique qu’ils n’ont pas choisie. C’est une rupture de gouvernance majeure. La franchise repose sur un équilibre clair : Quand le franchiseur détourne cet équilibre pour servir un agenda politique, il trahit le partenariat et transforme la franchise en dépendance. Les franchisés ont des droits Ce déséquilibre n’est pas qu’une question morale, il est aussi juridiquement contestable. Dans plusieurs pays, les tribunaux ont rappelé que : Des précédents existent : Urgence pour les franchisés : agir maintenant Le cas actuel du soutien à Israël est une alerte rouge. Dans plusieurs pays, des enseignes mondialement connues enregistrent des baisses de fréquentation allant jusqu’à 70 %. Les franchisés locaux ferment, licencient, s’endettent. Et les sièges ? Ils restent muets. Face à cette urgence, les franchisés doivent agir : Communiquer pour ne pas subir deux fois Les franchisés qui décident de s’opposer à leur franchiseur ne doivent pas rester silencieux. Une campagne de communication est un outil puissant pour reprendre la main sur l’opinion publique. Une telle communication — qu’elle prenne la forme de communiqués de presse, d’affiches en magasin ou de campagnes sur les réseaux sociaux — permet de montrer que les franchisés ne sont pas complices des choix politiques de leurs franchiseurs. Ils deviennent au contraire des acteurs responsables, transparents et courageux. Conclusion : défendre les innocents La franchise n’est pas une soumission. C’est un partenariat. Quand une multinationale trahit cet équilibre en imposant à ses franchisés les conséquences de ses choix politiques, elle met en danger des milliers de familles, d’emplois et de petites entreprises. Il est temps de le dire haut et fort : le boycott blesse d’abord les franchisés et leurs employés. Et si les multinationales persistent à jouer aux diplomates sans mandat, alors les franchisés ont le droit – et même le devoir – de se protéger : en réclamant neutralité, transparence, compensation… en communiquant publiquement… et, si nécessaire, en rompant leurs accords. Slim Othmani, septembre 2025 المقاطعة تضر أولاً بالفرنشايزيين وموظفيهم عندما تنخرط الشركات المتعددة الجنسيات في مواقف سياسية، فإن شركاءها المحليين هم من يدفع الثمن ظلم صارخ منذ أن قررت بعض الشركات المتعددة الجنسيات إعلان دعمها لإسرائيل، تكاثرت دعوات المقاطعة في مختلف أنحاء العالم. لكن خلف الشعارات والهاشتاغات تختبئ حقيقة مزعجة: الذين يتأثرون أولاً ليسوا المقرات العالمية ولا المساهمين الكبار، بل أصحاب حق الامتياز المحليون (الفرنشايزيون). أولئك الذين استثمروا مدخراتهم، وظّفوا عمالاً، دفعوا الضرائب، وارتبطوا بالنسيج الاجتماعي. المقاطعة تضرب مداخيلهم، تُفرغ محلاتهم، وتدفع موظفيهم إلى البطالة. هذا المقال يأتي مكملاً لمقالي السابق المنشور على Slim-Notes: «عندما تنخرط الشركات المتعددة الجنسيات في الحروب دون تفويض: خرق جسيم لقواعد الحوكمة». ففي ذلك المقال شرحت كيف أن هذه الشركات تتجاوز خطاً أحمر عندما تتحول إلى فاعل دبلوماسي. أما هنا، فأنا أتوجه مباشرة إلى أصحاب الامتياز: أنتم وموظفوكم من يدفع الثمن أولاً. مفارقة المقاطعة المقاطعة يُنظر إليها كسلاح مواطن لمعاقبة الشركات الكبرى. لكنها في الواقع تُنتج أثراً عكسياً: بمعنى آخر: المقاطعة تعاقب الأبرياء أولاً، أي الفرنشايزيين وموظفيهم. خرق في الحوكمة المشكلة الأساسية أن الشركة الأم عندما تتخذ قراراً سياسياً أو دبلوماسياً، فإنها تجر معها كل شبكة الامتياز. إنها تُدخل شركاءها المحليين في حرب لم يختاروها. وهذا يُمثل خرقاً جسيماً في الحوكمة. فالامتياز يقوم على توازن واضح: لكن عندما تحوّل الشركة هذا التوازن لخدمة أجندة سياسية، فإنها تخون الشراكة وتحول الامتياز إلى تبعية. للفرنشايزيين حقوق هذا الاختلال ليس أخلاقياً فقط، بل يمكن الطعن فيه قانونياً أيضاً. ففي عدة دول، ذكّرت المحاكم بأن: أمثلة سابقة: الاستعجال: التحرك الآن القضية الحالية المتمثلة في دعم إسرائيل هي إنذار أحمر. في عدة دول، تشهد العلامات التجارية العالمية تراجعاً يصل إلى 70٪ في المبيعات. محلات تُغلق، موظفون يُسرَّحون، ديون تتراكم. أما المقرات العالمية؟ فتبقى صامتة. لذلك يجب على أصحاب الامتياز التحرك فوراً: لا للمقاطعة مرتين: ضرورة التواصل من يقرر من أصحاب الامتياز مواجهة الشركة الأم لا يجب أن يكتفي بالمسار القضائي. عليه أيضاً أن يخوض حملة تواصلية واضحة. هكذا يتحول الفرنشايزي من ضحية صامتة إلى فاعل مسؤول يملك صوته وصورته أمام الرأي العام. الخلاصة: الدفاع عن الأبرياء الامتياز ليس تبعية، بل شراكة. وعندما تخون الشركة الأم هذا التوازن وتفرض على شركائها المحليين نتائج قراراتها السياسية، فإنها تعرض آلاف الأسر والوظائف والمؤسسات الصغيرة للخطر. لقد حان الوقت لنقولها بوضوح: المقاطعة تضر أولاً بالفرنشايزيين وموظفيهم. وإذا استمرت الشركات المتعددة الجنسيات في لعب دور الدبلوماسيين دون تفويض، فإن على أصحاب الامتياز الحق – بل الواجب – أن يحموا أنفسهم: بالمطالبة بالحياد، بالشفافية، بالتعويض… وبالتواصل العلني… وإن لزم الأمر، بفسخ العقود. 🏷️ Étiquette de co-création Texte final : co-rédigé entre Humain (Slim) et IA (ChatGPT). Répartition des contributions Critère Humain (H) IA (A) Idée & angle (intérêt intellectuel) 80 % 20 % Recherche documentaire 30 % 70 % Structuration 50 % 50

Sionisme, Salafisme : les deux faces d’une même perversion

Le sionisme est au judaïsme ce que le salafisme est à l’islam : deux doctrines en miroir inversé. Le premier, projet politique né en Europe, s’est paré d’un vernis religieux pour légitimer une conquête territoriale. Le second, courant religieux rigoriste, s’est transformé en programme politique pour imposer une vision totalitaire du pouvoir. Tous deux brouillent volontairement la frontière entre foi et politique, et dans ce brouillage se fabriquent les justifications de l’intolérance et de la violence. Ce qui intrigue aujourd’hui, c’est la convergence inattendue entre ces deux univers que tout semble opposer. Car chacun sait désormais que des mouvements salafistes comme Jabhat al-Nusra, Hay’at Tahrir al-Sham ou Ahrar al-Sham ont bénéficié, directement ou indirectement, de soutiens extérieurs. Les e-mails d’Hillary Clinton évoquant le rôle de l’Arabie saoudite et du Qatar dans le financement de Daech ont confirmé l’existence de réseaux opaques de parrainage. Plus récemment, c’est Abou Mohammed al-Joulani, ex-émir d’al-Nusra et aujourd’hui chef de HTS, qui se retrouve sur les radars occidentaux : interlocuteur potentiel, malgré son passé terroriste, pour gérer un terrain syrien fragmenté. Israël et les États-Unis, dans ce contexte, ont souvent privilégié une logique de court terme : affaiblir Assad, contenir l’Iran, diviser encore davantage les forces arabes, quitte à s’accommoder de ces groupes. On appelle cela « choisir le moindre mal », mais c’est en réalité pactiser avec une force qui, tôt ou tard, se retourne contre celui qui croit la manipuler. L’Afghanistan avait déjà montré le prix de ces jeux dangereux : armer les moudjahidines contre Moscou, puis récolter Al-Qaïda et le 11 septembre. Ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve aujourd’hui cette même mécanique : d’un côté, un sionisme qui sacralise l’occupation et la domination ; de l’autre, un salafisme qui absolutise la foi pour transformer le religieux en tyrannie. Entre les deux, des puissances occidentales qui instrumentalisent et réarrangent les alliances selon leurs besoins. Résultat : des peuples pris en otage, des États détruits, et une région condamnée à la guerre permanente. La question n’est pas de savoir si le sionisme et le salafisme sont comparables comme doctrines — ils sont très différents par leur origine et leur histoire. Mais bien de constater qu’ils convergent dans leur usage du religieux comme arme politique, et dans leur capacité à générer des alliances improbables mais dévastatrices. Jusqu’à quand les sociétés arabes et musulmanes accepteront-elles d’être réduites à ce rôle de terrain d’expérimentation cynique, où l’on importe le désordre pour mieux gouverner, et où chaque sortie de crise n’est qu’une nouvelle entrée dans le chaos ? Slim Othmani, août 2025 La version finale de ce texte est le fruit d’une co-rédaction entre Slim Othmani (Humain) et GPT-5 (IA). La répartition approximative des contributions est la suivante : Total global : H 52 % / IA 48 % Langue originale : français. Pas de traduction à ce stade.

Quand les multinationales s’engagent en guerre sans mandat : une rupture de gouvernance majeure

Les AG ne sont pas un décor, elles sont un garde-fou ! En effet, depuis plusieurs mois, des campagnes de boycott se déploient à l’échelle mondiale contre des entreprises multinationales — parfois parmi les plus puissantes du globe — pour leur soutien explicite ou implicite à Israël dans sa guerre contre Gaza.Des enseignes emblématiques, des géants du numérique, des fabricants d’équipements militaires, des logisticiens mondiaux… tous pris dans l’engrenage d’un conflit hautement polarisé. Mais au-delà de la dimension morale ou politique de ces engagements, une question fondamentale est étrangement absente des débats :Comment une entreprise — cotée ou non — peut-elle engager son image, ses ressources, ses contrats et donc sa pérennité, sans même avoir obtenu l’aval formel de son Assemblée générale ? C’est ici que commence un plaidoyer en faveur de la gouvernance, du droit des actionnaires, et de la légitimité des décisions en contexte de guerre. Un engagement politique ne peut pas être une décision de comité Prendre publiquement position dans un conflit militaire, qu’on le veuille ou non, engage l’entreprise au-delà de la communication. Cela devient une décision politique lourde de conséquences : Dans tout autre contexte stratégique (fusion, scission, changement de contrôle), une telle décision exigerait l’approbation des actionnaires via une Assemblée générale ordinaire (AGO). Pourquoi cela ne serait-il pas le cas ici ? Les preuves s’accumulent : ce n’est plus une rumeur, c’est un dossier Ce soutien à Israël n’est pas une construction militante. Il est documenté, sourcé, et assumé par les entreprises concernées. Le tableau des responsabilités : gouvernance ou faute grave ? Voici une matrice des responsabilités possible, croisant deux variables : Approuvé en AGO : OUI Approuvé en AGO : NON Soutien à Israël : OUI Responsabilité partagée – protection juridique partielle, mais impact réputationnel Risque maximal : violation du devoir fiduciaire, class actions, retrait de la bourse, sanctions massives Soutien à Israël : NON Cohérence stratégique, faible risque, attractivité renforcée Zone grise : incohérence interne, communication floue, défiance interne Conséquences additionnelles Risque contrôlé : AG solidaire, possible défense juridique, coûts de réputation partagés Faute lourde de gouvernance : chute de valeur, risque de radiation boursière, sanctions extraterritoriales Le scénario rouge des entreprises exposées sans protection légale Le cas le plus préoccupant est celui des entreprises ayant soutenu Israël sans validation formelle par leur AGO. Elles s’exposent à : Et si l’État palestinien devenait lui-même plaignant stratégique ? Au-delà de la réaction des actionnaires, une option de plus en plus envisageable serait que l’Autorité palestinienne elle-même initie des procédures juridiques contre les multinationales identifiées comme soutiens directs ou indirects à l’effort de guerre israélien. Cette stratégie aurait plusieurs effets : 1. Une action ciblée et juridiquement robuste Appuyée par un pool d’avocats spécialisés en droit des affaires et droit international, la Palestine pourrait invoquer : 2. Des réparations potentiellement colossales Sur base de jurisprudences comparables, des montants de plusieurs centaines de millions de dollars pourraient être alloués à titre de dommages : Ces fonds pourraient alimenter un fonds de reconstruction de Gaza géré par des tiers de confiance. 3. Une convergence d’intérêts inédite Dans ce scénario, les actionnaires lésés (non consultés) et les victimes civiles palestiniennes pourraient se retrouver côte à côte dans une même plainte, unis non par idéologie, mais par la même cause; Conclusion :  l’Assemblée Générale n’est pas un décor, c’est un rempart. Ce plaidoyer ne cherche pas à empêcher les entreprises de s’exprimer. Mais il exige que toute prise de position politique — surtout en contexte de guerre — soit fondée, assumée, débattue, validée. Les Assemblées générales sont là pour cela. Ne pas les consulter revient à priver les actionnaires de leur droit le plus fondamental : celui de ne pas être complices d’une guerre sans l’avoir décidé. Dans un monde où le politique et l’économique s’entrelacent à chaque seconde, il est temps de redonner tout son poids à la gouvernance. Et si les régulateurs ne le font pas, les actionnaires le feront eux-mêmes; en justice. Cet article a été co-rédigé par Slim Othmani (Humain) et ChatGPT (IA, modèle GPT-4o) selon les critères suivants : Critère Contribution Humaine (H) Contribution IA (A) 1. Idée & angle 70 % 30 % 2. Recherche documentaire 30 % 70 % 3. Structuration de l’article 40 % 60 % 4. Rédaction & style 60 % 40 % 5. Orthographe & grammaire 10 % 90 % 6. Profondeur d’analyse 60 % 40 % 7. Originalité & formulation 50 % 50 % 8. Potentiel éthique du contenu 80 % 20 % Total global : H (50 %) / A (50 %)Langue originale : Français

Arrêtons d’Armer le Passé

“les vivants décident pas les ruine الأحياءُ يقرّرون، لا الأطلال The living decide, not the ruins” (en version FR, AR, Eng) On convoque l’histoire et l’archéologie pour tout justifier : frontières “naturelles”, annexions “légitimes”, hiérarchies “ancestrales”. Une ruine devient slogan, une datation se change en verdict, une carte jaunie sert de mandat moral. Je ne crois pas que le passé doive trancher nos désaccords présents. L’histoire et l’archéologie sont des méthodes. Elles produisent des connaissances révisables, avec des zones d’incertitude. En faire des juges, c’est confondre savoir et pouvoir. Sur les réseaux, je vois défiler des copies de cartes, des photos de fouilles, des citations anciennes brandies comme preuves “ultimes”. Image contre image, légende contre légende. J’ai déjà cliqué trop vite, moi aussi. Désormais, je ralentis : qui parle, quand, pour quoi ? Qu’est-ce que la carte montre et qu’est-ce qu’elle efface ? Le texte cité, d’où vient-il vraiment ? Existe-t-il une lecture qui contredit ou nuance ? Et surtout : même solide, une trace du passé n’édicte pas la norme d’aujourd’hui. Si je partage, je donne le contexte et j’assume l’incertitude. Ce n’est pas de la manie ; c’est une façon d’éviter de nourrir, malgré moi, ce qui sert à justifier l’injustifiable. Je vois aussi des forces très concrètes pousser à cet usage tordu du passé. Pas besoin de grands mots : • Technocratie des chiffres : on veut que tout colle au modèle, puis on exige du passé qu’il valide le modèle. • Court-termisme financier : l’histoire se réduit à un pitch efficace. • Propagande de plateforme : l’émotion prend toute la place, le contexte disparaît. • Tribalismes identitaires : on ethnicise le patrimoine, on fabrique des ennemis. • Réflexe sacrificiel : on cherche des coupables à offrir à la stabilité du groupe. Face à ça, je ne demande pas “plus de preuves”. Je demande un meilleur usage des preuves. Et un rappel simple : ce sont les vivants qui décident, ici et maintenant. Trois mises au point, sans posture : 1) La preuve définitive n’existe pas. Un tesson, une inscription, une carte d’empire décrivent un état du passé. Ils ne donnent pas un droit éternel sur des gens d’aujourd’hui. 2) La continuité pure est un mythe. Les sociétés changent, se mélangent, se recomposent. Les identités sont faites d’alliages et de ruptures. 3) La neutralité n’est jamais donnée. Choisir un site, un corpus, un siècle, c’est déjà interpréter. Les agendas, les financements, les imaginaires pèsent. Autant l’admettre. Que peuvent l’histoire et l’archéologie ? Dire comment on sait (méthodes, bornes, marges d’erreur). Dire où l’on ne sait pas (zones grises, hypothèses rivales). Et reconnaître ce qu’elles ne tranchent pas : la norme politique du présent. L’égalité, la dignité, la sécurité, la justice ne sortent pas d’un parchemin ni d’un mur antique. Elles relèvent d’un choix juridique et moral aujourd’hui. Je n’oppose pas le sang-froid à l’indignation. L’indignation reste légitime. Je refuse seulement de transformer une trace en talisman, une carte en sentence, une fouille en excommunication. Le passé éclaire ; il ne gouverne pas. Les responsables qui brandissent des reliques pour retirer des droits se trompent d’outil. Les médias qui mettent en scène des “découvertes” à portée politique sans contrechamp brouillent le sens. Et nous tous, quand on relance la bataille d’images sans contexte, on aide — parfois sans le vouloir — à habiller l’injustifiable. Je ne propose ni dogme ni retour à un âge d’or. Je propose un refus clair : ne pas asseoir des décisions présentes sur des objets arrachés à leur contexte ; ne pas faire du passé un tribunal ; ne pas confondre vérité de méthode et décision politique. Ma boussole tient en deux mots : dignité des vivants et honnêteté du savoir. La première ne se négocie pas. La seconde demande du temps, du doute et du débat — y compris quand cela froisse nos appartenances. Le problème n’est pas le passé, c’est son usurpation. Je continuerai de prendre trente secondes avant de partager ce qui “prouve tout”, de dire ce que je sais et ce que j’ignore, et de tenir cette ligne : aucune ruine, aucune carte, aucun texte ne peut justifier qu’on retire à des êtres humains leurs droits égaux. Le reste — trophées archéologiques, cartes brandies — c’est du bruit. Ce qui compte, ce sont nos choix présents, face à des vies présentes. لنوقف تسليح الماضي الأحياءُ يقرّرون، لا الأطلال يُستَحضَر التاريخ وعلم الآثار لتبرير كل شيء: حدود «طبيعية»، ضمّ «شرعي»، تراتبيات «سلفية». يتحوّل الأثر إلى شعار، والتأريخ إلى حكم، والخريطة الصفراء إلى تفويضٍ أخلاقي. لا أرى أن على الماضي أن يحسم خلافات الحاضر. فالتاريخ والآثار مناهج، تنتج معرفةً قابلةً للمراجعة، وبها مناطق من عدم اليقين. تحويلهما إلى قضاة خلطٌ بين المعرفة والسلطة. على الشبكات، أرى نسخًا من خرائط قديمة وصور حفريات واقتباسات عتيقة تُلوَّح كأنها «أدلة قاطعة». صورةٌ تقابل صورة، وتعليقٌ يردّ على تعليق. أنا أيضًا ضغطتُ «نشر» على عجل من قبل. اليوم أُبطئ: من المتحدث؟ متى؟ ولأي غرض؟ ماذا تُظهِر الخريطة وماذا تُخفي؟ ما أصل النص المقتبس حقًّا؟ هل توجد قراءة تُناقِض أو تُصحّح؟ والأهم: حتى لو كانت الدلالة قوية، فلا أثرٌ من الماضي يفرض معيار اليوم. إن شاركتُ، أضيف السياق وأعترف بحدود اليقين. هذا ليس تكلّفًا؛ بل طريقة لتجنّب تغذية ما يُستخدَم لتبرير ما لا يُبرَّر. أرى أيضًا قوىً ملموسة تدفع نحو هذا الاستخدام الأعوج للماضي. بلا تهويل: • تكنوقراطية الأرقام: نريد لكل شيء أن يطابق النموذج، ثم نُرغِم الماضي على ختم النموذج. قصيرُ النظر المالي : يُختزَل التاريخ في عرضٍ تسويقي سريع . دعايةُ المنصّات : العاطفة تملأ المشهد والسياق يتبخّر . قبَلياتٌ هوياتية : تُقوْلب الذخيرة الثقافية ويُصنَع الأعداء . • غريزةُ التضحية: البحث عن مذنبين يُقدَّمون قرابين لاستقرار الجماعة. أمام ذلك لا أطالب بـ«مزيد من الأدلة»، بل بـ حُسن استخدام الأدلة. وتذكير بسيط: القرار يصنعه الأحياء، هنا والآن. ثلاثُ توضيحاتٍ مباشرة: لا وجود لـ«دليل نهائي». الشَّقف، النقش، خريطةُ إمبراطوريةٍ تصف حالًا من الماضي؛ لا تمنح حقًّا أبديًّا على أناس الحاضر . «الاستمرارية الخالصة» أسطورة. تتغيّر المجتمعات وتختلط وتُعاد صياغتها؛ والهويات سبائكُ وقطائع . الحياد ليس معطًى. اختيارُ موقعٍ أو متنٍ أو قرنٍ هو تفسيرٌ

La Pomme de discorde Algéro-Espagnole

Slim Othmani – Interview non publiée (Juillet 2022) 1. Pourquoi l’Algérie s’est autant fâchée avec l’Espagne alors que d’autres pays européens (France, Pays Bas) ont aussi appuyé le plan d’autonomie marocain pour résoudre le conflit du Sahara occidental et cela n’a pas eu de conséquences sur la relation bilatérale ? Vous auriez pu compléter votre question par un pays plus symbolique pour illustrer cette contradiction à savoir : les USA. Vous m’interpellez sur un sujet qui est effectivement pertinent mais malheureusement nous n’avons qu’une très faible visibilité quant à la politique étrangère de l’Algérie. En tant que Think-tank à vocation économique, nous avons toujours appelé les autorités Algériennes à nous éclairer sur ce sujet car il conditionne notre politique économique et par voie de conséquence celle de nos échanges internationaux. 2. Certains ministres espagnols ont insinué que l’Algérie avait été poussé par son alliée, la Russie, à s’attaquer à l’Espagne. Qu’en pensez-vous ? En toute objectivité ce ne sont que des rumeurs dont ne voyons aucun fondement, mis à part la traditionnelle coopération avec la Russie en matière de fourniture d’armements. Est-ce suffisant ? Nous ne le pensons pas. A l’aune de la crise de la COVID ainsi que de la guerre Russie-Ukraine, ce serait avoir une lecture trop réductrice et vieillissante des bouleversements qui affectent le « Grand échiquier » si cher à Zbigniew Brezinski. Les changements de paradigmes, politique et économique, prônés par le président Tebboune et son administration s’inscrivent dans le cadre de cette nouvelle reconfiguration mondiale caractérisée entre-autre par des relents de nationalisme économique et d’un très fort repli identitaire. La mondialisation est fortement ébranlée et beaucoup de régimes y ont vu une opportunité de relance voir même de rebattre les cartes des parties qui se jouent. Loin des chaines de valeurs mondiales mais au cœur des enjeux stratégiques, l’Algérie est consciente qu’un rôle lui est prédestiné. Il faut juste qu’elle s’en donne les moyens. Ses rapports avec ses voisins directs ne doivent supporter aucune ambiguïté. Nous sommes autant dans le pré-carré de l’Espagne que l’Espagne est dans notre pré carré. 3. Quelles conséquences aura, en définitive, cette crise bilatérale sur le commerce entre l’Algérie et l’Espagne ? Les implications ne sont pas uniquement commerciales, elles sont tout aussi au sociales. N’oublions pas que tout l’Ouest Algérien a des liens soutenus avec l’Espagne. Votre question finalement en appelle une autre. Quelles sont les objectifs inavoués des deux parties, l’Espagne par sa déclaration dont elle avait certainement anticipé la réaction de son partenaire Algérien qui à son tour par sa réaction en aurait hypothéqué les implications. Vous noterez que je n’ai pas utilisé le mot conséquences car à l’échelle de la vie des nations cet incident n’aura aucune conséquence. L’Algérie et l’Espagne n’auront d’autre choix que celui d’arriver à un accord. 4. Pensez-vous que les livraisons de gaz à l’Espagne se maintiendront malgré la crise ? Je ne suis pas expert mais juste observateur. Ma lecture et le peu d’informations qui nous parviennent me laissent comprendre que l’Algérie ne faillira pas à ses obligations contractuelles. Ceci, ne serait-ce que pour appuyer la qualité de sa signature. La fiabilité et la confiance sont les maitres mots des relations internationales particulièrement pour ce qui est des questions énergétiques. 5. Pensez-vous que l’Espagne a raté une occasion de faire comme l’Italie, renfoncer la relation en matière d’énergie avec l’Algérie, et devenir une sorte de “hub” énergétique du sud de l’Europe ? Non je ne le pense pas. Le développement des capacités énergétiques de l’Algérie tant en fossiles qu’en renouvelable sont très importantes et appel des investissements conséquents. L’Espagne saura sans aucun doute trouver une place de choix dans les projets qui se profilent. L’accès au marché Européen par le Hub Italie n’est pas aussi facile que celui via à l’Espagne et fort probablement que les stratèges Algériens voudront maintenir les deux fers aux feux, ce que j’aurais personnellement fait : Deux routes vers l’Europe et deux pays qui devront, dans le cadre d’accords bilatéraux, bénéficier d’un statut de partenaire stratégique privilégié, ceci indépendamment des accords avec l’UE. 6. Comment pensez-vous que l’on peut mettre fin à cette crise qui dure déjà depuis plusieurs mois ? Que doit faire chacune des parties pour se rapprocher ? Je ne suis pas outillé pour apporter un éclairage diplomatique en cette période de crise Algéro-Espagnole.  Cependant des pistes se dégagent des réponses aux questions précédentes. Tout dépendra de la qualité d’un nécessaire dialogue soutenu au cours prochaines semaines. 7.  L’Espagne et d’autres pays du sud de l’Europe veulent que l’OTAN, qui réunira son sommet à Madrid fin juin, attache davantage d’importance au flanc sud, qu’elle prenne au sérieux les “menaces hybrides” comme l’immigration irrégulière de l’Afrique vers l’Europe ou même les menaces de couper le robinet de l’énergie. Qu’en pensez-vous ? Votre question me pose un véritable problème. En effet l’Europe a mis du temps à comprendre ce qui se passait sur sa rive sud et les menaces qui pèsent sur elle. Nos appels incessants pour accompagner le développement du flanc sud an apportant un large soutien au secteur privé n’a trouvé aucun écho favorable auprès de l’UE. Mis à part quelques bricolages de programmes de mise à niveaux, au demeurant insignifiant, compte tenu des enjeux. En revanche l’UE s’est toujours attelée à s’assurer que le rôle de gendarme dévoué aux pouvoirs en place sur le flanc sud, bénéficie de toutes les attentions et même des inattentions.

Voix de la Sagesse : Abdelaziz Rahabi sur l’Algérie, le Sahel, et le Nouvel Ordre Mondial

De par la riche Bibliographie de Abdelaziz Rahabi je vous renvoie à wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelaziz_Rahabi#:~:text=Il%20est%20membre%20fondateur%20et,Conseil%20ol%C3%A9icole%20international%20%C3%A0%20Madrid. “Abdelaziz Rahabi dresse un tableau lucide et sans concession de la situation géopolitique de l’Algérie à l’aune de la situation au Sahel ainsi que du conflit au Moyen-orient. Tout en suggérant une véritable vision pour l’Algérie, Il a tenu à rappeler l’évolution et la convergence des sociétés civiles du “sud global” avec celle des pays du monde occidental, en déconnection avec les discours politiques ambiants“

Une Vision Africaine : L’Aube d’un Marché Sans Frontières – Mamadou Kwidjim Touré

Personnage incontournable de la scène entrepreneuriale Africaine, Mamadou Kwidjim Touré est le fondateur en 2010 de l’initiative Africa 2.0, une ONG internationale qui rassemble de jeunes leaders africains engagés dans la transformation du continent. Présente dans 35 pays, Africa 2.0 regroupe plus de 46 nationalités. Il est laussi e fondateur et le DG de la société The Ubuntu Tribe, plateforme de crypto monnaies installée à Dubaï. Âgé de 47 ans, ce Camerounais né à Douala a fait ses études en France avant de débuter une carrière dans la banque et la finance. A travers l’expèrience de Ubuntu Capital sa dynamique entreprise spécialisé dans le négoce et la production d’or, Mamadou Kwidjim Touré, nous fait vivre l’espoir d’un continent Africain intégré. A travers le vécu de Ubuntu, la Zone Africaine de Libre Echange (ZLECAF) devient une réalité palpable pour tous les secteurs d’activité… 1. Dans le cadre de votre travail à Ubuntu Capital, comment vos initiatives soutiennent-elles la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine ? Pourriez-vous donner des exemples de projets ou d’actions spécifiques qui alignent vos objectifs avec ceux de la ZLECAf ?” 2. Comment l’établissement de la ZLECAf a-t-il influencé la stratégie et les projets d’Ubuntu Capital ? Quels défis avez-vous rencontrés dans ce contexte et quelles leçons en avez-vous tirées ?” 3. Comment Ubuntu Capital implique-t-il les jeunes leaders africains dans le cadre de la ZLECAf ? Pouvez-vous partager des exemples où de jeunes leaders ont contribué ou bénéficié de l’ouverture des marchés africains ?” 4. Ubuntu Capital, à travers son activité de production et négoce de l’Or, est un très bel exemple d’intégration Africaine reproductible à d’autres secteurs d’activité  Quels sont vos messages d’espoirs et vos attentes pour l’avenir, vis à vis des décideurs Africains.

La Rente des Hydrocarbures, une Bénédiction Malheureuse – Alexandre Kateb

Alexandre Kateb est économiste, essayiste et consultant international. Il conseille des gouvernements, des institutions financières et des fonds d’investissement, après une carrière dans la banque et le conseil en stratégie. Il est en outre maître de conférences à Sciences Po Paris, où il enseigne l’économie et la finance internationale. Il a fait partie d’une task force créée pour redéfinir le modèle de croissance de l’Algérie. Parlant plusieurs langues dont l’arabe et le russe, il est invité à des conférences dans le monde entier et intervient régulièrement pour des médias de référence. site web https://multipolarity.report/ Questions

A Crossed Perspective on Europe and the Maghreb – Isabelle Werenfels

Since 10/2023 Member of Expert Group in Support of the Comprehensive and Deep Reflection on NATO’s Southern Neighbourhood. Since 2020 Chair of the International Advisory Board, Merian Centre for Advanced Studies in the Maghreb (MECAM). Since 2019 Member of the “Comité Scientific” of the Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), Paris. Since 2019 Member of the Foundation Board of the Fondation Hirondelle, Lausanne. 2014-2018 Head of Research Division Middle East and Africa. 2007-2018 Member of the Foundation Board of the “Graduate Institute of International and Development Studies”, Geneva (2010 – 2014 as Vice-chairwoman). 1999 Head of the Swiss Delegation and of the Research, Analysis and Information Division of the Temporary International Presence in the City of Hebron (TIPH).1993-1998 Reporter/Editor with a special focus on the Middle East at the Swiss Broadcasting Company’s Radio (DRS) A succinct but in-depth analysis of the situation in the Maghreb and the Europe-Maghreb relationship. 1/ The Maghreb is bubbling why do you think? 2/ Is Europe really worried about the Maghreb’s political and economic prospects? 3/ How Europe can manage this contradiction between its need for skills and the problem of immigration 4/ Would you have a message to the Policies of both sides of the Mediterranean regarding the Maghreb Europe relationship? ________________________________ 1/ Le Maghreb bouillonne pourquoi selon vous  ? 2/ l’Europe s’inquiète-elle vraiment des perspectives politico économique du Maghreb ? 3/ comment l’Europe peut gérer cette contradiction entre son besoin de compétences et le problème de l’immigration  4/ auriez vous un message aux Politiques des deux rives de la Méditerranée relatif à la relation Maghreb Europe?