Résumé emprunté à https://www.contretemps.eu/berberes-juifs/
Berbères juifs suit un fil conducteur prenant racine dans une idée qui peut paraître simple mais qui conduit pourtant à naviguer à contre-courant d’une certaine doxa historiographique et politique. « Historiquement les juifs ne constituent en rien un « peuple » distinct des sociétés dans lesquelles ils vivent. » L’auteur défend la thèse selon laquelle la diffusion du monothéisme juif en Afrique du nord procède principalement de dynamiques de prosélytisme.
Cela revient à envisager les juifs d’Afrique du nord non comme des juifs berbèrisés et arabisés, mais comme des berbères et des arabes judaïsés. Autrement dit, si aujourd’hui « juifs d’origine maghrébine et musulmans d’origine maghrébine s’identifient à deux communautés distinctes », Julien Cohen-Lacassagne montre « une évidence souvent tue voire repoussée : juifs et musulmans du Maghreb partagent les mêmes origines, confondues dans un univers arabo-berbère où les liens de solidarités reposent parfois sur l’appartenance religieuse, mais non exclusivement. »
L’auteur livre donc un double récit : celui, historique, de la diffusion et de la construction du judaïsme nord-africain et celui, plus politique, de ce silence qui, aujourd’hui, pèse de tout son poids sur les relations entre juifs, musulmans et Occident. La piste défendue par Julien Cohen-Lacassagne heurte les conceptions idéologiques dominantes – diasporistes et nationalistes – de l’histoire des juifs.